Grâce à la mobilisation de centaines de personnes, et notamment des généalogistes amateurs, la police marseillaise est parvenue à retrouver le descendant d'un poilu qui avait envoyé une lettre en 1915 depuis le front de la Somme.
Le descendant d'un poilu retrouvé grâce à une enquête de police sur les réseaux sociaux |
La mobilisation de centaines de personnes sur les réseaux sociaux a permis à la police marseillaise de retrouver et de contacter le descendant d'un poilu, après la découverte d'une lettre du 27 mai 1915 écrite sur le front de la Somme.
"On aimerait retrouver le propriétaire de la lettre". "On avance très bien. On doit encore faire des vérifications mais la partie familiale de l'affaire a été découverte", a expliqué dimanche matin Arnaud Louis, chargé de communication à la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. "Maintenant on aimerait bien retrouver le propriétaire de la lettre, et si c'était la famille de Jean Audiffen, le destinataire, ce serait formidable", a ajouté le policier.
Une enquête conjointe avec des internautes. Dans le cadre d'une perquisition après un cambriolage à Marseille, les enquêteurs ont découvert une feuille de papier jauni plié en huit et couverte d'une écriture à la plume. Il s'agissait d'un lettre, signée Jean Soulagnes. Pour les aider dans leur enquête, les policiers ont lancé un appel sur Facebook. Une centaine de personnes ont alors proposé leur aide.
"J'étais très impatiente". Parmi eux, Pascalina, généalogiste amateure qui, grâce à l'acte de naissance du sergent, a réussi à contacter l'un de ses descendants : "J'étais très impatiente, je regardais toutes les heures s'il m'avait répondu...", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Il m'a répondu en me disant qu'il était bien au courant que tout le monde le recherchait et qu'il était très heureux d'avoir découvert cette merveilleuse lettre." Une "mobilisation exceptionnelle" sur les réseaux sociaux saluée d'ailleurs par Arnaud Louis.
Un message prémonitoire. Dans cette missive, le jeune homme, sergent-fourrier au 73e régiment d'infanterie, écrivait à son "seul ami", Jean Audiffen depuis le front de la Somme avant de partir "dans deux heures pour une destination incertaine où doivent se passer de grandes choses".
Le matricule 3336 demande un service prémonitoire à son ami : "Je connais votre cœur et je n'hésite pas à lui faire un appel suprême : vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux et leur envoie mon adieu suprême". Deux semaines plus tard, Jean Soulagnes est tué à Hebuterne (Pas-de-Calais), à seulement 24 ans.
Une enquête qui rend "la police très proche des gens". La police se trouvait face à une impasse pour retrouver la famille de Jean Soulagnes, jusqu'à ce qu'elle tweete la lettre et la fiche de renseignement du soldat, via le compte @PoliceNat13 : "c'est une volonté très claire de notre directeur Jean-Marie Salanova d'utiliser les réseaux sociaux pour ce type de faits, et une demande des enquêteurs", selon Arnaud Louis, qui se félicite que ce genre d'enquête rende "la police très proche des gens".