Les
États membres de l'Union Européenne ont approuvé un texte
réglementant la cuisson des aliments pouvant libérer de
l'acrylamide. La Belgique inquiète pour l'avenir de sa tradition de
la frite a fini par approuver le texte.Les vingt-huit États membres
de l'Union
Européenne ont voté mercredi une proposition de la Commission
Européenne pour réduire la production d'une molécule appelée
acrylamide. Cette molécule, soupçonnée
en 2015 d'être cancérogène par l'Autorité européenne de
sécurité des aliments (EFSA), se libère naturellement lorsque des
aliments à base de pomme de terre, de céréales, de chocolat, ou
encore de café sont chauffés à plus de 120 degrés. Et il est par
ailleurs recommandé de ne pas chauffer les aliments concernés à
plus de 170 degrés.
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Alimentation:
trop cuire peut nuire
Cette
fois, la réglementation européenne votée - qui devrait entrer en
vigueur au printemps 2018- va viser les professionnels tels que les
producteurs alimentaires, les fast-foods, ou encore les restaurants.
La frite est l'un des aliments qui risque le plus d'être concerné
par ce futur règlement. L'objectif est que les producteurs prennent
des «mesures obligatoires» pour réduire la présence d'acrylamide
dans les aliments, indique la Commission dans
un communiqué. Des teneurs maximales de la fameuse molécule
seront fixées en fonction de chaque aliment. Les mesures seront
appliquées de façon «proportionnée à la taille et à la nature
de leur établissement», ajoute-t-elle. «Le nouveau règlement
permettra non seulement de réduire la présence de cette substance
cancérogène, mais contribuera à sensibiliser l'opinion publique à
la manière d'éviter l'exposition à ladite substance, qui est
souvent liée à la cuisine domestique», a déclaré Vytenis
Andriukaitis, le commissaire pour la santé et la sécurité
alimentaire.
«La frite belge est sauvée!»
Cependant,
la Belgique
craignait que cette mesure ne remette en cause la recette
traditionnelle des frites dans le pays. En juin dernier, Ben Weyts,
le ministre flamand du Tourisme s'était fermement opposé à un tel
règlement: «L'Europe menace notre culture de la frite». Mais
entre-temps, les choses ont bougé. La Commission a accepté de
revoir le texte en n'obligeant pas les friteries belges à revoir
leurs méthodes de cuisson. «Nous avons veillé à nous assurer que
les recommandations proposées soient applicables pour les petits
opérateurs et respectent nos traditions et recettes nationales. (…)
C'est pourquoi nous avons soutenu le texte», a
déclaré après le vote Willy Borsus, le ministre belge de
l'Agriculture. Il s'est également félicité sur Twitter de
l'adoption du texte: «La frite belge est sauvée! L'Europe a entendu
la Belgique!»